N’en déplaise à certains, la terre tourne autour du soleil, et sur elle-même. Cette rotation sur elle-même provoque une alternance jour/nuit sur lesquelles toutes les espèces de la planète se sont adaptées. Exemple avec les yeux Les yeux ont pour fonction de transformer la lumière environnante en signal électrique, transporté par le nerf optique, perçu par le cerveau qui interprète ce signal : on appelle ça la vision.
L’évolution biologique a fait son oeuvre : le jour, période d’activité, les organes du corps consomment de l’énergie pour remplir leur fonction : les muscles, l’estomac, etc.
La nuit, le corps a besoin de repos pour régénérer une partie de ses fonctions.
Pour réaliser cette tâche, les cônes au fond de l’oeil utilisent des pigments ( les opsines ) qui se dégradent au fur et à mesure de leur utilisation : ils transforment la lumière reçue en signal électrique.
La nuit, période de repos pour les yeux, le corps régénère ces pigments pour pouvoir les utiliser à nouveau le lendemain.
Supprimez l’obscurité, vous supprimez le repos des yeux, donc la régénération des pigments et au final une altération de la vision.
Attention, ces phénomènes biologiques ne sont pas instantanés : les effets se font sentir après plusieurs années.
Ce rythme Circadien est nécessaire pour l’ensemble du corps humain.
Le cerveau communique avec les différents organes du corps. Il utilise le système nerveux (communication électrique), pour donner la commande à un muscle par exemple. Mais il utilise un autre moyen de communication, chimique celui là : les hormones.
Elles servent à plein de fonctionnalités : réguler la température, accélérer le rythme cardiaque, informer de la satiété. Ces messagers chimiques sont (entre autres) :
* sérotonine thermorégulation, contrôle de la douleur, humeur
* adrénaline stress, fréquence cardiaque, dilatation bronches / pupilles
* dopamine plaisir, motivation
* endorphine activité physique, douleur, orgasme
Mais celle qui nous intéresse pour le ryhtme circadien, c’est la
mélatonine.
On l’appelle souvent l’hormone du sommeil et elle pourrait facilement tenir le rôle du marchand de sable dans un remake moléculaire de « Bonne nuit les petits » : le soir venu, la mélatonine facilite notre endormissement.
La production de mélatonine s’accroît en fin de journée, lorsque la lumière baisse. C’est le signal qu’il est bientôt l’heure d’aller au lit ! Sa concentration dans le sang augmente pour atteindre son maximum vers 3 ou 4 heures du matin, puis elle chute pour redevenir minimale au moment où il serait temps de se lever.
Mais la luminosité extérieure peut changer la donne : la lumière perçue par notre rétine est directement transmise à notre principale horloge interne, localisée dans une partie du cerveau nommée hypothalamus puis à la « glande pinéale » chargée de secréter la mélatonine.
Ainsi, lorsqu’on s’expose à trop de lumière le soir, ce système envoie le message suivant : « Pas la peine de commencer à produire de la mélatonine : il fait encore bien jour, ce n’est pas l’heure de dormir. »
Et c’est comme ça que l’on devient incapable de trouver le sommeil après toute une soirée passée devant la puissante lumière d’un écran de télé, d’ordinateur ou de téléphone.
A long terme, le responsable de la perturbation des messages chimiques est nommé : pertubateur endocrinien.
La définition des perturbateurs endocriniens fait encore aujourd’hui l’objet de débats au niveau international. Cependant, celle qui a été proposée par l’Organisation mondiale de la santé en 2002 est la plus communément admise.
« Un perturbateur endocrinien désigne une substance ou un mélange qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations ».
Source : Institut national de recherche et de sécurité
Les composés « star » des perturbateurs endocriniens connus sont :
On l’a vu avec l’hormone du sommeil : la lumière influe sur la production (ou non) de mélatonine.
La lumière n’est pas un composé chimique, néanmoins, les effets provoqués vont être les mêmes : déréglement du système hormonal.
Parmi les effets, on trouve :
Les plastiques, pesticides et autres produits chimiques sont bien entrés dans les « produits cancérigènes ». Ne devrions pas y ajouter la lumière ?
Une étude menée en Chine en mars 2024 est faite sur le lien entre lumière artificielle et accident vasculaire cérébral.
Il est temps de prendre conscience du problème.
CONTEXTE
Nous avons cherché à explorer les associations entre la lumière artificielle nocturne (LAN) et la pollution de l'air avec le risque de maladie cérébrovasculaire (CeVD).
MÉTHODES
Nous avons inclus un total de 28 302 participants inscrits à Ningbo, en Chine, de 2015 à 2018.
Le réseau d'éclairage extérieur et la pollution de l'air ont été évalués par des images satellites et de l'utilisation des terres.
Les cas d'AVC ont été confirmés par les dossiers médicaux et les certificats de décès et subdivisés en AVC ischémique et hémorragique.
Des modèles d'aléas proportionnels de Cox ont été utilisés pour estimer les rapports de risque et les incidents cérébraux à 95%.
RÉSULTATS
Au total, 1 278 cas de maladies vasculaires cérébrales (dont 777 cas d'AVC ischémique et 133 cas d'AVC hémorragique) ont été recensés au cours des 127 877 années-personnes de suivi.
Dans les modèles d'exposition unique, les rapports de risque de maladies vasculaires cérébrales étaient de 1,17 (IC à 95 %, 1,06-1,29) pour la LAN extérieure, de 1,25 (1,12-1,39) pour les particules d'un diamètre aérodynamique ≤2,5 μm, de 1,14 (1,06-1,22) pour les particules d'un diamètre aérodynamique ≤10 μm et de 1,21 (1,06-1,38) pour le NO2 pour chaque augmentation de l'intervalle interquartile.
Les résultats étaient similaires pour l'AVC ischémique, alors qu'aucune association n'a été observée pour l'AVC hémorragique.
Dans les modèles d'expositions multiples, les associations entre les LAN et les PM à l'extérieur et les maladies cardiovasculaires persistaient, mais pas pour les accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
En outre, aucune interaction n'a été observée entre le réseau d'éclairage extérieur et la pollution atmosphérique.
CONCLUSIONS
Les niveaux d'exposition aux réseaux d'éclairages extérieurs et à la pollution atmosphérique sont positivement associés au risque de maladies cardiovasculaires.
En outre, les effets néfastes des réseaux locaux extérieurs et de la pollution atmosphérique pourraient être mutuellement indépendants.
Lumière extérieure la nuit, pollution atmosphérique et risque de maladie cérébrovasculaire : Une étude de cohorte en Chine (pdf) en anglais.
Dans l'étude publiée ce 20 septembre par la revue Frontiers in Neuroscience, les scientifiques affirment que l'exposition à la lumière artificielle extérieure pendant la nuit est corrélée à un risque plus élevé de développer la maladie d'Alzheimer, bien que l'étude n'établisse pas de lien de cause à effet direct.
Les chercheurs ont utilisé des données acquises par satellite pour déterminer l'intensité de la lumière nocturne dans les États et ont comparé ces données avec la prévalence de la maladie d'Alzheimer dans ces mêmes États. Ils ont constaté une corrélation positive dans les États où la pollution lumineuse était la plus élevée pour chaque année étudiée (de 2012 à 2018).
Les États où la pollution lumineuse et la prévalence de la maladie d'Alzheimer sont les plus élevées comprennent la Floride, le Connecticut et le New Jersey, tandis que le Montana, le Nouveau-Mexique, le Vermont, l'Idaho, le Wyoming et l'Oregon présentent des taux plus faibles de pollution lumineuse et de prévalence de la maladie d'Alzheimer.
L'étude a montré que la pollution lumineuse nocturne avait une corrélation plus forte avec le risque de maladie d'Alzheimer que l'abus d'alcool, les maladies rénales chroniques, la dépression, l'insuffisance cardiaque et l'obésité, mais un lien plus ténu avec la fibrillation auriculaire, le diabète, l'hyperlipidémie, l'hypertension et les accidents vasculaires cérébraux.
Chez les personnes âgées de moins de 65 ans, cependant, l'exposition à la lumière nocturne était plus fortement associée à la prévalence de la maladie d'Alzheimer que n'importe lequel des autres facteurs de maladie étudiés.
La pollution lumineuse vient s'ajouter à une liste de facteurs environnementaux qui, selon les études, pourraient être liés au risque de développer la maladie d'Alzheimer, notamment le fait de vivre à proximité d'espaces verts, l'exposition à long terme à la pollution de l'air et l'exposition à des produits chimiques.